Les danses indiennes
On comptent 12 formes de danses différentes en Inde (Bharatanatyam, Kathak, Kuchipudi, Odissi, Manipuri, Satriya, Kathakali, Kutiyattam, Mohiniyattam, Nangiarkoothu, Ottan Thullal & Yakshagana).
Toutes ces danses sont basées sur la mythologie indienne et plus précisément sur les épopées des dieux Rama (contée dans le Ramayana), Krishna (contée dans le Mahabalath) et de Shiva.
Elles sont réalisées afin d’honorer les dieux et les déesses indiennes (Shiva, Rama, Krishna, Durga, Amba, Khali,…). Elles peuvent être pratiquées par des filles ou des garçons.
Parfois, les femmes se déguisent en hommes pour représenter un personnage mâle (par exemple Krishna). Parfois, c’est l’inverse qui se produit et les hommes se déguisent en femme.
Pour les représentations, les danseurs (danseuses) portent systématiquement des clochettes aux chevilles (appelées « Gumgharu », voir cet instrument) permettant de marquer chacun de leur pas par un signal sonore, et ce, en suivant toujours le rythme du morceau.
Traditionnellement, les danses dédiées aux temples (exceptée la danse Kathakali et la danse Kuchipudi) étaient pratiquées seulement en solo.
De nos jours, ces danses ont évolués et sont maintenant pratiquées sur scène. De ce fait, elles peuvent être désormais effectuées en groupe.
Seules quelques unes d’entre elles sont enseignées en Europe ; les plus connues dans notre continent sont : le Bharat Natyam et le Kathak
Les trois styles que l’on retrouve le plus couramment sous forme de fusions sont le kathak, le bharata natyam et l’odissi.
(Pour le Bharatanatyam, le Kathak et l’Odissi, voir article spécifique)
Petite introduction à quelques unes de ces danses :
Kathakali
C’est une danse effectuée dans les temples, originaire de Kerala (sud de l’Inde).
Littéralement « Katha » veut dire histoire et « Kali », pièce.
Les thèmes narrés sont toujours basés sur la victoire du bien contre le mal. Ces danses sont pratiquées en groupe avec différents personnages. Les personnages sont costumés et maquillés.
Le maquillage indique le caractère du personnage. La couleur verte représente les « bons », la couleur rouge représente les personnages arrogants et cruels
(nota: certains « méchants » ont parfois des bons côtés. Ils portent alors un « Cathi » (sorte d’anneau) dans le nez).
Dans le « Kathakali », Il existe 9 expressions du visage (appellée Rassas) marquant les différents sentiments des personnages. Amour, bravoure ou fierté, sympathie, moquerie, énervement, dégoût, peur, merveilleux, sérénité.
Pour maîtriser cet art, les danseurs doivent pratiquer pendant 6 ans à raison de 10 heures à 15 heures par jour.
Kuchipudi
La danse tire son nom du village de Kuchelapuram ,en Inde du sud et à la fois à un style de danse devenu prédominant depuis les années 50 .
La danse Kuchipudi combine le discours, le mime et la danse.
C’est une danse de groupe effectuée dans les temples. Il existe différents styles pour l’interprétation de ces danses.
Le style « Nritta » est constitué par la danse accompagnée uniquement par les pas rythmés des musiciens et le Tattakali.
Le style « Nitwa » est une sorte de pièce de théatre dansée, les personnages de la « pièce » chantent et dialoguent tout en dansant.
Une des positions de base de cette danse s’appelle « Tribangui » en référence aux 3 « cassures » visibles sur le corps des danseurs (danseuses).
Une au niveau du cou, une au niveau des hanches et enfin une autre au niveau des genoux. Une autre position de départ s’appelle « Nataraja » terme qui représente Shiva comme dieu de la danse.
La danse est toujours précédée d’une salutation particulière appelée « Namaskar », le (la) danseurs (danseuses) joignant les mains successivement au dessus de sa tête (salut aux dieux),
au niveau de sa tête (salut au Guru), au niveau de la poitrine (salut à l’audience) et enfin il (elle) touche le sol afin de remercier notre mère, la terre.
Ces danses permettent de transmettre des histoires issues de la mythologie Indienne.
Manipuri
Danse solo effectuée dans les temples, originaire de l’Inde du nord-est et qui tire son nom de l’état de Manipur (situé en bordure de la Birmanie).
Le style Manipuri comporte peu d’expressions faciales mais bon nombre d' »expressions des membres ».
Se décompose en » membres majeur », « membres mineurs » et « articulations ». Les membres majeurs correspondent à la tête, aux mains, à la poitrine, à la taille et aux pieds.
Les mineurs sont les yeux, les sourcils, le nez, les lèvres,….
Les mouvements sont gracieux et délicats, bien qu’exécutés avec puissance. Le « Manupuri » est considéré comme un art folklorique en raison de la spontanéité de son exécution.
Pendant la frénésie de la danse et des battements de tambours, les danseurs et les percussions se fondent en une seule « entité tournoyante ».
Ce style de danse était à l’origine dénommé « Jogai », ce qui signifie « mouvements circulaires ».
Dans les anciens textes, ces mouvements circulaires sont assimilés à la rotation des planètes autour du soleil.
Les danseurs Manipuri exécutent donc des mouvements circulaires dans le sens inverse des aiguilles d’une montre de manière à exprimer cette idée.
Mohiniattam
Littéralement Mohiniattam signifie « danse de l’enchanteresse ».
L’influence des styles « Kathakali » et « Bharatanatyam » est très perceptible, mais cela ne l’empèche pas d’avoir sa propre identité et personnalité.
La position de base des pieds provient du style « Kathakali », mais tend plus de nos jours vers le style « Bharatanathyam ».
Les costumes, simples, ainsi que les bijoux sont typiques de la région de Kerala.
Le charme du Mohiniattam réside dans le fait que ce style n’est pas trop chargé de connotations religieuses, mais est plus largement considéré comme un art laïc et social.
Sources :
« Ananta Nrityam » de Shri Bhaskar Menon et de Smt. Radha Bhaskar (gurus de l’école Mudra).
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